Aller au contenu
Accueil » Comment une Junior-Entreprise peut-elle devenir compétitive face à un cabinet de conseil ?

Comment une Junior-Entreprise peut-elle devenir compétitive face à un cabinet de conseil ?

  • par

A l’ère du digital, de nombreuses industries à l’image de l’hôtellerie et des taxis, ont vu leur marché être bouleversé par l’émergence d’alternatives plus simple d’accès, plus rapides et plus efficaces. Le marché du conseil s’apprête lui aussi à être touché par l’arrivée de nouveaux acteurs tels que les plateformes de free-lance, capables de fournir une expertise « on-demand » au consommateur final. Les Junior-Entreprises (J.E.) ont elles aussi une opportunité à saisir dans un secteur où les cartes vont être redistribuées dans les années à venir. Armées d’étudiants à l’âme d’entrepreneur, les J.E. peuvent apporter un véritable approvisionnement en sang neuf aux entreprises grâce à la polyvalence de leurs consultants, capables d’intervenir sur des sujets d’avenir, touchant au cœur les chaines de valeur de leurs clients.

Une organisation interne favorisant la performance

L’EDHEC BBA Junior-Consulting (EJC), la Junior-Entreprise du programme Bachelor de l’EDHEC, accompagne les entreprises dans leur développement depuis maintenant 11 ans, à l’aide de prestations caractérisées par une approche innovante et créative. Depuis 2007, l’EJC réunit chaque année 34 étudiants dynamiques et proactifs, issus du plus grand mouvement étudiant fédéré d’Europe : la Confédération Nationale des Junior-Entreprises.

Forte d’un développement exponentiel depuis 3 ans, l’EJC servira d’exemple dans le cadre de cet article, notamment à l’échelle de sa restructuration interne et de l’émergence de nouveaux talents, aujourd’hui des références dans leur domaine d’expertise.

Une spécialisation des équipes par secteur d’activité

L’agilité est désormais indispensable pour toute entreprise qui vit à l’ère du digital et qui doit constamment s’adapter au changement. L’EJC a intégré cet aspect au cœur de sa stratégie en faisant le choix de se concentrer sur 5 secteurs d’activité clefs. L’adoption d’une organisation en petites équipes de consultants internes, formés à devenir de véritables spécialistes sur leur secteur respectif, permet de prétendre à une meilleure interaction avec les problématiques et les enjeux du marché des clients.

Loin d’une méthodologie rigide issue d’offres pré-définies, cette organisation vient répondre de plus près aux besoins des clients. C’est ce que l’EJC en recherche d’efficacité et plus globalement la CNJE (Confédération Nationale des Junior-Entreprises) tend à développer dans un futur proche.

Des étudiants polyvalents, aux compétences très recherchées sur le marché du travail

Les membres des Junior-Entreprises disposent d’un profil unique. Véritables entrepreneurs dans l’âme, passionnés par le monde de l’entreprise, ils se caractérisent par leur flexibilité et leur capacité à assimiler rapidement de nouvelles compétences sur des sujets variés. De nombreux cabinets adoptent une approche généraliste. De son côté, une J.E. peut mettre à l’œuvre des consultants spécialisés dans un domaine précis, à l’image d’Owen Simonin (CEO Just-mining), membre de l’EJC jusqu’à l’année dernière, devenu le YouTubeur de référence dans le monde de la Blockchain et des cryptomonnaies (75K abonnés). Ceci prouve une fois de plus la disponibilité au sein de structures étudiantes telles que les Junior-Entreprises, de compétences et d’expertises recherchées par de nombreuses entreprises.

Les J.E. se démarquent également de la rigidité de certains cabinets grâce à des partenariats stratégiques établis avec d’autres Junior-Entreprises, capables de former des consortiums performants autour de problématiques complexes. Ces associations permettent ainsi d’offrir un service 360° alliant compétences commerciales, ingénierie voire développement web, d’étudiants issus des meilleures écoles, à l’image de EJC et Dièse (Junior-Entreprise de l’ENSIIE), partenaires depuis deux ans.

Une animation commerciale challengeante, favorisant la performance

Consciente de la fibre compétitive de ses membres, l’EJC a adopté une organisation permettant de pousser chacun d’entre eux à donner le meilleur, tout en gardant un aspect ludique, garantissant de véritables prestations de qualité. L’organisation de challenges commerciaux, clef de l’activité commerciale de l’EJC cette année, a permis de stimuler chaque consultant interne par des défis hebdomadaires liés à des indicateurs de performance mesurables dans une relation client. Construits à partir d’un story telling, les challenges commerciaux offrent un cadre motivant, à l’origine de comportements vertueux des consultants qui connaissent une montée en compétence significative tout au long du cycle commercial.

Concours commercial sur appel d’offre fictif, concours de pitch, tests de compétences, chaque mois, les membres sont challengés et poussés à se remettre en question tout en nourrissant leur esprit de curiosité.

Véritable usine à talents, l’EJC a connu une année exceptionnelle avec une croissance historique de 200% de son chiffre d’affaires, pour atteindre la meilleure performance de l’histoire de la structure.

Une collaboration stratégique pour les entreprises

Petites structures à côté des mastodontes du marché, forts de leur réputation et leur savoir-faire, les J.E. ne peuvent évidemment pas prétendre à dépasser un jour ces acteurs et ce n’est pas leur volonté. Cependant, les J.E. répondent parfaitement aux besoins des startups et des particuliers porteurs de projets d’entreprises, en quête d’agilité et d’efficacité à des prix raisonnables. C’est à cette échelle que les Junior-entreprises peuvent remporter le match face à certains cabinets de conseil. Les grandes entreprises ont elles aussi tout intérêt à collaborer avec les J.E. notamment dans une démarche de séduction de leurs futurs cadres à haut potentiel.

Une intégration précoce des futurs talents pour les entreprises

D’ici 2025, la génération 1980–2000, connue sous le nom de « Millennials » ou « génération Y » représentera 75% de la main d’œuvre (INSEE). Les Juniors-Entrepreneurs, membres de ce mouvement, incarnent aujourd’hui les futurs cadres à haut potentiel des grandes entreprises. Ainsi, collaborer avec des J.E., c’est faire valoir sa marque employeur en attirant ces talents en recherche de nouveaux standards. C’est l’opportunité pour les employeurs de se mettre à niveau, car les écarts se creusent entre les entreprises qui repensent leur organisation, et celles qui demeurent statiques et voient s’envoler leurs poulains.

Selon un rapport d’insertion professionnel des Junior-Entrepreneurs, ces-derniers se disent tentés par une aventure entrepreneuriale et la création d’entreprise à hauteur de 43%.

Ils préfèrent néanmoins intraprendre au sein des entreprises dans lesquelles ils travaillent. — « Cette pratique s’est révélée comme la nouvelle tendance pour les jeunes diplômés à l’esprit créatif, disruptif et innovant et souhaitent le mettre à profit dans leur activité professionnelle quotidienne au sein de leur entreprise. Avec cet esprit d’intraprendre, les Junior-Entrepreneurs deviennent des cibles privilégiées pour les recruteurs d’entreprises qui veulent dynamiser et repenser leur structure. » — (CNJE, rapport d’insertion professionnelle, 2016–2017) -. Ceci démontre une nouvelle fois l’intérêt de séduire ces étudiants dont le profil est très recherché à leur arrivée sur le marché du travail.

Un nouveau mode de collaboration pour le top management

A l’heure où la transformation digitale pousse les entreprises à faire évoluer leur modèle classique, le Reverse Mentoring (mentorat inversé) s’impose comme une alternative efficace pour réduire les clivages intergénérationnels. L’ancienneté n’est aujourd’hui plus nécessairement un gage de légitimité à l’échelle de l’évolution rapide de nouvelles technologies. Les Junior-Entrepreneurs, leaders émergents, créent des liens d’apprentissage avec des leaders établis dans le cadre de prestations réalisées pour de grands groupes. Ceci permet au top management de monter en compétence sur des terrains où les digitals natives peuvent leur apporter beaucoup en proposant une vision novatrice à l’échelle de leur environnement voire leur business model.

En outre, les Junior-Entreprises présentent de nombreux avantages qui les rendent compétitive pour tous les types de projets et entreprises face aux cabinets de conseil.

Collaborer avec une J.E. n’est pas simplement confier son projet de développement à des étudiants, mais c’est véritablement s’ouvrir à une approche créative sur sa stratégie d’entreprise, bénéfique sur le long terme.

+ 200%, c’est la croissance du chiffre d’affaires de l’EDHEC BBA Junior-Consulting cette année, un record pour la structure qui connaît une véritable montée en compétence grâce à ses partenaires, et plus particulièrement l’EDHEC Business School et son corps professoral.

Tangi Gouez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *